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Naissance du Projet

En 1965, Roger Le Bohec, originaire du Finistère, est déjà éducateur dans un établissement à La Souterraine, dans la Creuse. Cette même année, il revient à Pluguffan.
Il est déjà moniteur de voile, passionné, et entreprend dans l’enceinte de l’établissement la construction d’une « caravelle ».
La construction menée à terme, il navigue déjà avec les adolescents à l’occasion de séjour de vacances en Bretagne.
Il accède au poste de directeur adjoint de l’établissement de Tréméac à Nantes.

Roger Le Bohec :

RLebohec tabarlyDurant l’été 1987, je constate que parmi les nombreuses activités pratiquées par les jeunes du centre, la voile manque. Pourtant parmi les personnels, certains naviguent avec leurs bateaux ; un chef de service participe à la transat des alizées ; et puis la mer et les ports ne sont pas loin, remplis de bateaux qui somme toute sortent peu….
Cette absence d’activité nautique constitue, à mon sens, une opportunité qui mérite d’être saisie. C’est pourquoi, de septembre à décembre, j’interroge les uns et les autres, adultes et jeunes, pour connaitre leur avis à propos d’une éventuelle activité voile à Tréméac.
La première impression est l’étonnement, puis peu à peu l’idée fait jour. Les jeunes, l’ensemble des personnels, les chefs de services adhèrent au projet.
Ne serait-il pas possible, le temps d’un week-end par exemple, de faire naviguer ces jeunes, avec toute leur ardeur et leur potentiel, mais sans moyens, sur ces navires trop peu utilisés, propriétés d’adultes qui accepteraient d’apporter leur expérience avec leurs moyens.
Ne serait-ce pas un bon support pour permettre aux jeunes de se révéler à eux-mêmes, et aux adultes d’avoir un autre regard sur eux ?
Cette réflexion m’a conduit à la création, au centre de Tréméac, d’un comité d’organisation afin d’élaborer une activité nautique totalement inédite.
Cette idée a trouvé un écho favorable auprès d’un magistrat de la jeunesse : Yves Marie Floch. Et s’est ainsi élargie à d’autres jeunes issus d’établissements voisins.
En outre sollicité pour parrainer cette action : Éric Tabarly a immédiatement donné son accord.

Une première expérience

Passons rapidement sur toutes les démarches que j’ai effectuées, à l’aube de la création de Grand Largue et qui concernait les autorisations nécessaires, la recherche de partenaires pour envisager le financement, les premiers contacts avec les établissements ou structures accueillant des jeunes suivis par les services sociaux puisque c’était bien cette population qui était visée par le projet, pour nous attarder sur les faits les plus marquants de cette époque.

Il y eut en premier lieu la création d’un comité d’organisation composé d’environ dix personnes, pour la plupart salariés du centre Tréméac. La mission de ce comité était de mettre en place tout ce qui concernait la sécurité, l’intendance et la recherche de bateaux et skippers disponibles et désireux de participer à l’aventure.
Il fallait tout d’abord trouver un lieu d’accueil. Une île serait l’endroit idéal, puisqu’il fallait faire découvrir la mer à des jeunes qui pour la plupart ne la connaissait pas, autant y rajouter un petit parfum d’aventure. En plus, les organisateurs avaient à l’esprit qu’une île, surtout si elle était petite, pouvait éviter les débordements qui sont souvent les caractéristiques de ces jeunes lorsqu’ils sont face soit à des espaces de liberté ou plus simplement à des moments d’angoisse lorsque l’on se retrouve dans des situations inconnues et plus encore avec des personnes qu’ils ne connaissent pas.

C’est à partir de Tréméac que la première opération se met en place. Le succès est au rendez-vous, la difficulté majeure est de trouver des bateaux, Grand largue n’est pas encore connu.
Pour pallier le manque d’embarcations, j’ai l’idée de contacter la Marine Nationale qui met à disposition deux péniches de débarquement.
Le directeur du port de Pornichet apporte son soutien, le maire de l’île d’Hoëdic également. La première opération sera donc entre Pornichet et Hoëdic, le week-end de la pentecôte du vendredi soir au lundi ; les 10 – 11 – 12 juin 1989.

L’année suivante le succès est à nouveau au rendez-vous, les skippers sont déjà plus nombreux à rejoindre le projet.
Quelques établissements, quelques éducateurs, le foyer les Lauriers de La Roche sur Yon, La Protection Judiciaire de la Jeunesse de Loire Atlantique, l’IRP de la Turmelière à Liré, l’association René de Tréméac à Tréméac, l’association d’action éducative de Vannes, vont constituer le premier comité d’organisation.
Après ces deux expériences, il m’apparait nécessaire de se structurer en association, laquelle est créée et portera le projet le 12 février 1991, autour de Alexandre AUNEAU, Agnès SIMON, Erick TRAVERS, Joël HEUZE, Yvonnick GUIHENEUF, François SANSONNETTI, Patrick QUINAOU, Joël LE JEUNE, Hervé CARREE, Danièle RIHET, Yves LEGAL, Dominique PICHAUD, Hervé BRIQUE, Yves-Marie FLOCH et moi-même.